Le Plan d’investissement extérieur européen : défis et prochaines étapes pour changer la donne

Le Plan d’investissement extérieur (PIE) de l’Union européenne (UE) propose un cadre de stimulation des investissements privés attrayant et différent, plus propre que les pratiques actuelles à favoriser une croissance durable et inclusive et à créer des emplois décents. Il pourrait incarner un changement de paradigme majeur dans la politique de développement de l’UE et influencer le positionnement de l’UE après 2020, au moment où celle-ci cherche à conférer une valeur stratégique à son aide et à son influence politique afin de mobiliser les investissements privés de manière totalement intégrée.

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    Résumé

    La concrétisation de ces aspirations louables soulève néanmoins plusieurs défis au niveau de la mise en oeuvre : i) opérationnaliser l’approche intégrée à trois piliers du PIE ; ii) mieux impliquer les entités de financement du développement (européennes) dans l’agenda de l’UE et les ODD ; iii) concilier l’impact sur le développement, les niveaux de risque et les impératifs de décaissement avec la nécessité d’afficher rapidement des résultats ; iv) adopter un mécanisme efficace et transparent pour suivre et mesurer les résultats ; v) favoriser la complémentarité et la cohérence avec d’autres instruments et initiatives ; vii) mieux prendre en compte la dynamique de l’économie politique sur le terrain. Le principal écueil à surmonter sera donc celui de l’inertie institutionnelle, une tendance naturelle que pourrait accentuer l’attitude plutôt conservatrice de nombreuses entités financières, surtout lorsqu’il s’agit de développement.

    Il faudrait donc immédiatement s’atteler à cinq points pour éviter de retomber sur les pratiques habituelles: 1) mieux tenir compte des expériences de financement mixte (de l’UE) et les leçons qui ont pu en être retirées ; 2) assurer la complémentarité et l’articulation avec d’autres acteurs, stratégies et instruments ; 3) avoir de meilleures principes et pratiques de suivi et d’évaluation, de même que des critères prudents d’éligibilité et de sélection des projets ; 4) assurer les liens avec le contexte et les dynamiques de l’économie politique et leur intégration ; 5) mieux intégrer les stratégies et les institutions (de financement) africaines. S’atteler à ces cinq points permettrait sans doute au PIE de changer la donne en développant une réserve de projets durables et en étant un trait d’union efficace entre l’appui financier et non financier.

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