Relations UE-ACP : la fin des préférences ? Une analyse du nouvel accord post-Cotonou

Jean-Claude Boidin, membre du conseil d'administration de l'ECDPM, partage ses réflexions sur l'accord politique entre la Commission européenne et les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).

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    Résumé

    Ouvertes en 2018, les négociations pour un accord post-Cotonou entre l’Union européenne (UE) et les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) viennent de se conclure. Le nouveau traité conserve certains traits des conventions de Lomé et de Cotonou, mais sa structure et son contenu sont profondément modifiés.

    Le nouvel accord est régionalisé et comporte des protocoles séparés pour l’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique. Ses objectifs sont d’abord politiques : les droits de l’homme et la paix et la sécurité viennent en tête, tandis que des questions sensibles comme les migrations ou la santé et les droits de la reproduction sont aussi abordées.

    L’environnement et le climat recevront une attention particulière dans la coopération, en même temps que la promotion des investissements sources de croissance et d’emploi. Avec la disparition du Fonds Européen de Développement (FED), désormais intégré dans le budget de l’UE, l’aide de l’UE perd son caractère contractuel. Le protocole Afrique, qui fait une large place à l’agenda d’intégration de l’Union Africaine (UA), s’efforce de concilier le cadre juridique UE-ACP avec l’approche de continent à continent poursuivie entre l’UE et l’UA.

    Le partenariat UE-ACP a changé, passant progressivement d’une relation préférentielle à un cadre réciproque fondé sur l’intérêt mutuel. Dans un contexte international tendu, son renouvellement pour 20 ans traduit la solidarité géopolitique entre les partenaires et leur engagement en faveur du multilatéralisme.

    Crédit photo : Claudio Centonze / European Union 2020 via EC – Audiovisual Service

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