Les acteurs et intérêts le long du corridor Dakar-Bamako
Les corridors de commerce et de transport sont de plus en plus cités comme un moyen de mettre en œuvre la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Bruce Byiers et Poorva Karkare examinent le corridor Dakar-Bamako pour découvrir quels acteurs et facteurs économiques et politiques expliquent la dynamique du commerce et du transport dans la région.
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Jusqu’à récemment, le corridor Dakar-Bamako représentait 80 % du commerce malien et la deuxième plus forte densité de trafic de la région.
Résumé
Les corridors de commerce et de transport sont de plus en plus cités comme un moyen de mettre en œuvre la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et sont au centre de la stratégie «Global Gateway» pour l’Afrique, récemment lancée par l’UE. Ce document se penche en particulier sur le corridor Dakar-Bamako qui relie le Sénégal et le Mali. Jusqu’à récemment, il représentait 80 % du commerce malien et la deuxième plus forte densité de trafic de la région.
Cette situation a également entraîné des encombrements et des inefficacités. En 2011, les deux gouvernements ont discuté de la manière d’améliorer la fluidité du transit et ont convenu de réformes bilatérales lors de la conférence de haut niveau de Kayes entre les deux gouvernements. Cependant, en 2021, la plupart des problèmes subsistaient. Ce document aborde la question suivante : Quels acteurs et facteurs économiques et politiques expliquent la dynamique du commerce et du transport le long du corridor Dakar-Bamako ?
Compte tenu des intérêts économiques et politiques dans le secteur du transport, les acteurs sont motivés par des considérations qui vont au-delà de la seule efficacité (économique). Le port autonome de Dakar semble investir pour consolider son rôle dans le commerce malien en développant sa capacité et son rôle dans la région, avec un soutien politique de haut niveau. Dans le même temps, les expéditeurs maliens sont courtisés par d’autres ports de la région, et cherchent à leur tour à maintenir des options en cas d’instabilité, qu’elle soit due au conflit ou, récemment, aux sanctions de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest.
Une série d’intérêts bureaucratiques et autres intérêts de recherche de rentes empêchent la mise en œuvre complète des mesures douanières et de transit visant à améliorer la facilitation du commerce. Ceci, malgré les engagements du gouvernement à améliorer la circulation du trafic et le soutien extérieur continu pour réduire les obstacles et améliorer la facilitation du commerce.