Tous pour un ou chacun pour soi? Premières expériences de programmation conjointe de l'UE

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    Le 15 mai 2013 s’est tenue à Bruxelles une conférence de donateurs « pour un nouveau Mali » organisée par l’Union européenne (UE) et la France, en étroite collaboration avec le gouvernement malien. La crise au Mali et dans le Sahel a atteint un paroxysme en 2013, à l’issue de plusieurs années de détérioration graduelle restée inaperçue hors de cette région. Compte tenu de la complexité de cette crise et de la forte implication des États africains et des organisations régionales (les communautés économiques régionales – CER), ce qui s’est passé dans cette partie de l’Afrique aura probablement un impact durable sur les relations Europe-Afrique. Cela place en effet un certain nombre de dispositifs internationaux face à un nouveau test : la globalité et la cohérence de l’action extérieure de l’UE, l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA en anglais), et à terme, la nature même, l’ambition et la profondeur des relations Afrique-Europe et des relations entre les CER africaines et l’Europe. 

    Cette Note d’information examine les implications des crises maliennes pour les relations entre l’Afrique et Europe, un an avant le prochain sommet Afrique-Europe, à Bruxelles en 2014. Le point de départ retenu ici est le défi posé par des crises multiples et inextricablement liées, une combinaison de facteurs qui a conduit à un coup d’État au Mali en 2012 : disparités déjà anciennes de développement entre le nord et le sud du pays, absence d’infrastructures essentielles, échec de l’aide par le biais de l’appui budgétaire, corruption généralisée, un système de gouvernance voué à sa chute à Bamako, mécontentement durable des populations du nord du Mali, interventions extérieures en réponse à l’insécurité (ou au contraire l’alimentant), criminalité organisée et terrorisme. Pour ce faire, cette note s’appuie sur les analyses déjà existantes, détaillées et effectuées sur le terrain, de la crise elle-même (centrées sur trois zones principales : les régions de Gao, de Tombouctou et de Kidal) et du rôle des forces et groupes armés (caractérisés par des alliances changeantes entre le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Mouvement pour le Tawhîd et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), l’Ansar Eddine, Al- Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et d’autres groupes non étatiques, en conflit avec les troupes françaises, maliennes, tchadiennes, nigérianes et autres troupes gouvernementales de pays africains, sans oublier les diverses milices). 

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