Tous ensemble ? La coopération des institutions de l’UE et des États membres face à des situations fragiles et de crises prolongées

Notre analyse montre que les facteurs incitant ou non les institutions de l’UE et les États membres à renforcer leur coordination se résument en fait à un certain nombre de compromis à trouver :

Cette publication est également disponible en anglais.

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    Résumé

    Dès le moment où l’UE s’est intéressée activement aux questions de coopération au développement, le défi s’est rapidement posé de la coordination des activités de l’UE et de ses États membres. Au fil des ans, diverses initiatives ont été lancées avec pour objectif la mise en œuvre des engagements réitérés de renforcement de la coordination, en particulier dans des situations fragiles ou de crises prolongées. Le présent document propose une analyse de trois initiatives spécifiques, dans le cadre desquelles les institutions de l’UE, les États membres et divers autres acteurs hors de l’UE travaillent ensemble. Il s’agit des trois initiatives suivantes :

    • Rendre plus opérationnels les liens entre action humanitaire et développement dans un certain nombre de pays pilotes ;
    • L’Alliance Sahel ;
    • Les fonds fiduciaires de l’Union européenne.

    Ces trois initiatives sont jusqu’ici parvenues avec succès à rassembler tous les acteurs concernés, signe de l’existence d’une forte volonté politique d’apporter en commun des réponses rapides et efficaces à des défis complexes dans des situations fragiles.  Elles ont également comme caractéristique commune d’associer, de manière intégrée, action à court terme et engagement plus structurel.

    Dans la pratique, leur mise en œuvre se heurte cependant à un certain nombre d’obstacles en termes de coordination, souvent liés à l’approche descendante adoptée pour ces initiatives, et à leur incapacité à s’appuyer sur les processus existants sur des thèmes similaires ou dans les mêmes régions. Ces éléments influent de manière négative sur le niveau d’appropriation et d’adhésion des acteurs sur le terrain.

    Notre analyse montre que les facteurs incitant ou non les institutions de l’UE et les États membres à renforcer leur coordination se résument en fait à un certain nombre de compromis à trouver :

    • Comment lever les obstacles pratiques à une meilleure coordination tout en maintenant un fort niveau d’intérêt politique ?
    • Comment accélérer les procédures et permettre des réponses plus rapides et plus flexibles tout en préservant les processus
    de consultation et la nature inclusive, qui par définition prennent plus de temps ?
    • Comment renforcer l’action collective et la visibilité de l’UE tout en respectant les vœux des bailleurs de fonds qui souhaitent
    maintenir individuellement un profil haut sur certains sujets ou conserver leur leadership dans certains domaines ?

    Il est essentiel de faire preuve de réalisme quant à la faisabilité des objectifs et d’ajuster en conséquence le niveau des ambitions.

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