Construire l'Union africaine : Une évaluation des progrès accomplis et des perspectives d'avenir de l'architecture institutionnelle de l'Union africaine

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    C’est avec un immense plaisir que le Nordic Africa Institute (NAI) et le Centre européen de gestion des politiques de développement (ECDPM) présentent cette publication, fruit d’une initiative conjointe soutenue par la Présidence suédoise de l’UE en 2009 et préparée en étroite collaboration avec la Commission de l’Union africaine à Addis- Abeba. Elle rassemble plusieurs rapports présentés par des décideurs et des chercheurs africains et européens, lors du séminaire de haut niveau organisé à Uppsala, en Suède, le 21 octobre 2009. 

    La 1re partie de ce rapport recense les principaux défis auxquels l’UA est confrontée et fait le bilan de son action depuis 2002.

    En tant qu’institution panafricaine, l’UA a accompli d’importants progrès dans l’adoption progressive d’un rôle de leadership en matière d’intégration continentale et dans les forums internationaux. Il reste cependant encore beaucoup à faire pour mettre en place une UA à la fois efficace et influente. Les auteurs présentent une liste de points d’action concrets pour renforcer l’UA et ses institutions. La dernière partie de ce chapitre est une analyse du rôle que pourrait jouer l’UE dans le soutien du développement institutionnel de l’UA.

    D’importantes avancées ont été réalisées ces dernières années dans l’élargissement et l’approfondissement des relations UE-UA, par exemple par la formulation de la Stratégie conjointe Afrique-UE (SCAU). Il est néanmoins urgent de renforcer les fondements politiques du partenariat UE-Afrique en abordant sans détour les questions sensibles. Le Sommet UE-Afrique prévu prochainement et le nouveau cadre de l’action extérieure de l’UE mis en place par le Traité de Lisbonne offrent d’excellentes opportunités pour aller de l’avant dans ce domaine.

    La 2e partie de ce rapport comprend les quatre documents de travail présentés lors des trois sessions du séminaire d’Uppsala.

    La première session de ce séminaire était centrée sur le rôle de l’UA dans la promotion de l’intégration africaine et les progrès réalisés dans ce domaine ces 2 dernières années. Le document de travail préparé par Adebayo Olukoshi de l’IDEP analysait de manière critique les efforts actuels en matière d’intégration africaine à la lumière d’une évaluation des efforts passés.

    La fin de la guerre froide, l’accélération de la mondialisation et la fin de l’apartheid ont créé une dynamique propice à un renouveau des initiatives régionales et panafricaines. L’UA a été créée au début de ce nouveau millénaire et dotée d’un nouvel acte constitutif et de diverses institutions, afin de donner un nouvel élan à l’intégration et l’unité africaine. Il reste cependant de nombreux challenges non négligeables, en particulier l’absence d’un solide soutien politique africain de ce processus d’intégration et une forte dépendance de l’aide des donateurs. Adebayo Olukoshi concluait en formulant un certain nombre de recommandations pour renforcer l’architecture institutionnelle de l’UA. Une Commission ou Autorité de l’UA, forte, et dotée du poids politique, des capacités et des ressources nécessaires pour remplir véritablement son rôle, devrait être à même d’assumer un rôle moteur dans le processus d’intégration continentale. Ce n’est pas seulement une question technique, mais surtout un aspect politique essentiel qui requerra un fort leadership et une vision stratégique. Les pays africains partageant la même vision de l’intégration doivent se préparer à mettre en commun leurs pouvoirs et à donner forme à cette souveraineté collective dans des institutions communes dotées de la puissance d’action nécessaire.

    La deuxième session du séminaire avait pour thème les réformes actuellement en cours afin de renforcer les institutions de l’UA. Dans son document de travail pour cette session, Fredrik Söderbaum de l'Université de Göteborg/UNU-CRIS analysait les différentes perspectives en jeu dans le débat sur l’UA et l’intégration africaine. Il identifiait en matière d’intégration africaine deux « écoles de pensées » prédominantes, qui se recoupent parfois, à savoir : le modèle institutionnel de type CE-UE, basé sur le potentiel universel du régionalisme, et la vision panafricaine de l’intégration, selon laquelle l’Afrique « doit s’unir » afin de surmonter la marginalisation et le sous-développement et de bénéficier de la mondialisation. Face à ces deux modèles prédominants, l’auteur place d’autres perspectives plus sceptiques et plus critiques à savoir : le régionalisme « renforçateur de régime » et le régionalisme « parallèle ». Ces deux types de régionalisme reposent sur des logiques totalement différentes des modèles mentionnés précédemment. Les conférences de haut niveau sur le régionalisme avec l’adoption de fortes déclarations officielles (la « diplomatie au sommet ») et l’existence d’un grand nombre d’organisations régionales se recoupant et se faisant concurrence pourraient bien être une stratégie délibérée visant à accroître les possibilités de régionalisme « de paroles » et « renforçateur de régime ». Le régionalisme « parallèle » fait référence quant à lui à des modes informels d’interaction régionale et repose sur la recherche de situations de rente ou la stimulation de relations de type patron-client.

    Lire le Rapport Politiques et gestion 18

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